Mad Line et son chat Sunny dessinant sur une tablette graphique

Mon bilan du Inktober 2021

Article #2

Le 01 octobre, je me suis lancée dans le Inktober challenge, un challenge bien connu des illustrateurs, créé en 2009 par Jake Parker, auteur et illustrateur de comics.
À la base, le principe est de créer une illustration par jour, à l’encre, durant tout le mois d’octobre. Ces illustrations doivent suivre une liste de mots imposés. En 2021, de nombreux illustrateurs créent leur propre liste de mots et chacun suit ses propres règles. J’ai décidé de suivre la liste de l’illustratrice Ectomorphe (le Inktomorphe) et de créer des illustrations numériques en couleur, comme je le fais habituellement. Aujourd’hui, j’ai décidé de revenir avec vous sur le mois qui s’est écoulé et de vous partager mon bilan de ce challenge. 

Se découvrir et se perfectionner

Ce challenge m’a permis de me découvrir un peu plus en tant qu’illustratrice. Si le mot que l’on dessine est imposé, c’est finalement la seule contrainte que l’on ait. Pour ma part, comme vous le savez peut-être, mon univers est doux, ensoleillé, inspiré par la slow Life. Je me suis donc efforcée d’y rester focus au maximum. Pas toujours évident en fonction du thème du jour. Mais ces illustrations m’ont permis de confirmer mon amour pour le soleil et surtout pour les jeux de lumière.  

Je me suis également rendu compte que j’aimais dessiner les gros plans et les angles décalés. En fait, la création de nombreux dessins en un temps réduits permet d’analyser quels sont nos automatismes, qu’est-ce qui se répètent dans les illustrations, par quoi je suis inspirée, pourquoi cette inspiration me parle,… Je pense d’ailleurs que c’est un super bon exercice pour un illustrateur débutant qui chercherait vers quel type de dessin aller. 

Ce mois d’octobre a également été l’occasion d’une petite introspection. Je me suis lancée ce challenge sans trop y croire. Finalement, plus les jours avançaient et plus ma détermination à le terminer était présente. J’ai été malade sur les derniers jours, mais rien n’aurait pu m’empêcher d’aller jusqu’à la 31e illustration. Je ne l’ai pas fait pour ma communauté, je l’ai fait pour moi, parce que je ne voulais pas abandonner. Je m’étais lancé ce défi et je voulais me prouver à moi-même que j’en étais capable. Se challenger est un véritable moteur pour moi.

En dessinant tous les jours, même pendant (seulement) un mois, on progresse. Le coup de crayon devient plus évident, intuitif, les outils sont mieux assimilés. On devient également plus rapide dans l’exécution des différentes étapes. J’ai pour ma part beaucoup réduit mon temps de dessin sur les dernières réalisations et j’ai pu optimiser mes techniques afin de les rendre plus efficaces. 

Sortir de sa zone de confort

Dessiner à partir d’une liste de mots imposés, c’est forcément, se retrouver sans inspiration à un moment donné, le fameux syndrome de la page blanche (oui, moi non plus je ne l’aime pas trop celui-là). Il faut parfois se faire violence pour réussir à trouver quoi faire tout en se faisant plaisir. Ça peut être très difficile, mais ça nous permet d’aller chercher plus loin que ce qu’on a l’habitude d’illustrer. On sort de ce qu’on sait faire et c’est non seulement un moyen de se perfectionner, mais ça permet également d’ouvrir sa créativité. J’ai par exemple dessiner des yeux, moi qui n’en fais absolument jamais, je suis plutôt satisfaite du résultat et qui sait, peut-être que je réitérerai !

Devoir créer une illustration par jour, c’est aussi s’imposer des délais très court. À la fin, j’avais presque l’impression de faire du travail à la chaine ! On a donc pas vraiment le temps de peaufiner, de refaire si ça ne nous plaît pas, … L’avantage c’est que ça nous permet de nous détacher (un peu) du regard que l’on a sur nos créations, parce que de toute façon, il faut poster sur les réseaux, que ça nous plaise ou non. J’ai pour ma part mis en ligne plusieurs illustrations dont je ne suis pas satisfaite, mais c’est le jeu. Et ça m’a permis de me rendre compte que mon avis n’est pas forcément le même que celui de ma communauté. On a tendance à être assez dur avec nous-même.  La réalité c’est que nous sommes bien souvent les seuls à voir les imperfections.

Panel d'illustrations de Mad LIne réalisées durant le Inktomorphe

Echanger avec la communauté

Ce que j’ai particulièrement apprécié pendant ce challenge c’est de découvrir les réactions de ma communauté et des autres illustrateur·trice·s. Certains jours, j’ai pu voir très nettement un engouement pour une illustration, quand d’autres n’emballaient pas les foules. C’est une super opportunité pour un créateur d’avoir le ressenti et de découvrir les goûts de ceux et celles qui le suivent. C’est l’occasion de prendre des notes et de s’adapter !

Les réseaux m’ont également permis de découvrir plusieurs illustrateur·trice·s qui participaient également au challenge. Ce fût un mois chargé de belles découvertes, mais aussi d’échange avec mes pairs. J’ai ainsi pu tisser quelques liens très sympa. 

Les petits moins

Une illustration par jour pendant 31 jours, c’est long et vraiment fatiguant. J’avais décidé que j’irais jusqu’au bout et je l’ai fait, mais j’avoue que j’ai eu envie de m’arrêter à mi-parcours (cette idée ne m’a effleuré que 5 minutes, je suis trop compétitive) ! Je pense qu’il est également important de ne pas trop se prendre la tête, ça doit rester un plaisir et non une charge de travail supplémentaire et stressante. Crois-moi, ça peut vite devenir anxiogène !

En toute transparence, je m’attendais à ce que ce challenge m’offre un peu plus de visibilité sur Instagram. Mon compte à augmenté d’une trentaine d’abonnées, ce qui est déjà pas mal pour un aussi petit compte que le mien, mais j’ai été déçue par le manque de diffusion de mes posts.  Plus je postais, moins mes illustrations étaient visibles. Ça s’est clairement dégradé tout au long du challenge, ce qui est décevant lorsqu’on y met autant d’énergie. Merci l’algorithme Instagram auquel on ne comprend rien ! 

Et voilà, tu sais désormais tout sur ma vision de ce challenge. Je suis très heureuse d’avoir été au bout, mais je ne sais pas si je réitérerais l’expérience. On verra ça l’année prochaine. Si tu veux me faire part de ta propre expérience avec ce challenge, n’hésite pas à me laisser un commentaire juste en dessous ! 
Et bien sûr tu peux retrouver l’intégralité de mes illustrations du Inktober sur mon compte Instagram, juste ici !

Je t’envoie du soleil à foison,

Comments

  • 4 November 2021
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    Pauline Fillâtre

    Super cet article Madeline 😉 Vraiment très intéressant. Personnellement, je suis admirative des personnes qui participent à ce challenge !!! Je ne suis pas sûre que je réussirais à tenir ce rythme de dingue 🙂 Quand je vois la qualité des illustrations que tu as proposées tout au long de ce challenge, ton interprétation de chaque mot, la créativité dont tu as fais preuve, tu peux vraiment être très fière de toi. Tu as raison, on est souvent dure avec nous-même mais c’est ce qui nous fait avancer aussi. Je comprends ta frustration au niveau d’Instagram, mettre tout son cœur dans une illustration pour qu’au final elle ne soit pas vue par le plus grand nombre, c’est décevant. Ce qui est bien aussi avec ce challenge, c’est que tu as beaucoup produit et que peut-être, dans quelques temps tu pourrais proposer ces visuels à la vente, ou les intégrer à un calendrier, un agenda ou les proposer sous forme de cartes. Et puis, ça fait grandir ton portfolio également. Beaucoup de positif tout ça !!! Bravo à toi pour ce beau travail et pour avoir tenu jusqu’à la fin !

  • 4 November 2021
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    Préaubert

    C’était un vrai plaisir de découvrir chaque jour une nouvelle illustration. J’espère bien Madeline que tu nous partageras encore régulièrement ton travail. Trop fan.

  • 4 November 2021
    reply
    Nadia GITEAU

    Bravo pour tout ce beau travail accompli chaque jour pour ce challenge. Tu peux être fière de toi !

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